Le collège classique
pour garçon


Les fonds d'archives du Centre d'histoire ont été consultés lors de la recherche menant à la rédaction de ce livre.

Les collèges classiques québécois étaient les héritiers d’un modèle pédagogique né à la Renaissance qui s’imposa partout en Europe, voire au-delà. Leur dessein était de former les garçons issus de milieux favorisés à l’humanisme chrétien. Du tournant du

XIXe siècle aux premières décennies du XXe siècle, le territoire québécois se couvre littéralement de collèges. Ceux-ci jouissent d’un grand prestige jusqu’à la Révolution tranquille.

Il y aura bientôt cinquante ans que les portes des collèges classiques se sont refermées pour ne plus s’ouvrir, mettant ainsi fin à plus de 300 --ans d’histoire. Que reste-t-il aujourd’hui de ces vénérables maisonsqui formaient «l’honnête homme» et préparaient la relève du clergé catholique canadien-français? Le collège classique semble encorebien vivant dans la mémoire collective. Certains en sont nostalgiques. D’autres s’inquiètent de voir resurgir les principes d’une éducation jugée désuète, élitiste et sexiste. Par-delà les mémoires contrastées, le présent ouvrage propose de rouvrir les portes de ces collèges et de jeter un regard renouvelé sur une institution fondamentale dans l’histoire du-Québec.

Les différentes contributions qui composent l’ouvrage cherchent à revisiter la représentation monolithique du collège classique qui a cours encore. Elles examinent l’institution en tant que pépinière d’hommes, disséminant tant bien que mal un modèle de masculinité et une éducation sentimentale qui n’ose dire son nom. Présentant, tour à tour, les personnages qui forment ce milieu de vie singulier, les auteurs s’intéressent également à l’image que le collège classique a donnée de lui-même au cours de son histoire ainsi qu’à l’empreinte profonde qu’il a laissée dans la culture québécoise.

Louise Bienvenue, Olivier Hubert et Christine Hudon. Les collèges classiques pour garçons. Études historiques sur une institution québécoise disparue. Fides, 2014, 416 pages.